Les enjeux

"Dans un Grand Site, il ne s'agit pas de figer le paysage, mais d'accompagner et d'orienter les évolutions auxquelles il est soumis, afin de préserver ce qui en fait la singularité et d'éviter la banalisation."Document cadre, le paysage au coeur de la démarche des Grands Sites de France, octobre 2019.

Les études préalables ainsi que les différentes démarches qui nourissent l'OGS des Dunes de Flandre ont soulevés 8 principaux enjeux pour ce territoire.

Les enjeux de l'Opération Grand Site

La poursuite de la qualification de l’esprit des lieux pour mieux partager les valeurs du site reste au coeur des préoccupations. Les caractéristiques du site dunaire qui ont conduit à son classement ont évolué au fil du temps avec comme tendance lourde la fermeture du paysage.chand et Perroquet entrecoupés par les stations balnéaires de Zuydcoote et Bray-Dunes.
Tous les espaces dunaires ne sont pas couverts par le site classé (ou inscrit). Des réflexions sur l’évolution des périmètres sont envisagées notamment sur le site inscrit de la Dune Fossile de Ghyvelde.
La poursuite de la qualification de l’esprit des lieux pour mieux partager les valeurs du site reste au coeur des préoccupations. Les caractéristiques du site dunaire qui ont conduit à son classement ont évolué au fil du temps avec comme tendance lourde la fermeture du paysage.

Il existe différents types de franges dunaires : les entrées d’espaces dunaires, leurs limites avec les espaces urbanisés (fonds de jardin, espace public,…) et les espaces agricoles, les franges du site classé, les franges des campings, les terrains sur lesquels il n’y a pas de plan de gestion appliqué, les limites frontalières.
Au-delà de typologies différentes, ces espaces ont aussi des propriétaires multiples (publics ou privés). Ils représentent sur le périmètre plus de 150 hectares.
Sur ces espaces, se concentrent des enjeux paysagers, écologiques et d’organisation de l’accueil du public.

L’enjeu concerne la capacité des acteurs du territoire à prendre soin du Grand Site dans son ensemble au-delà des espaces naturels exceptionnels qui concentrent les mesures de protection forte. 
L’accent doit être mis sur la recherche de cohérence en matière d’aménagement et de gestion, entre les sites exceptionnels et les espaces du quotidien. 
L’approche paysagère, la notion d’esprit des lieux doivent rayonner sur l’ensemble du périmètre de projet. Le territoire n’échappe pas au phénomène de banalisation lié principalement aux nouvelles constructions, à la disparition de points de vue et à la perte d’éléments caractéristiques.

Des vestiges de l’histoire sont toujours visibles dans le paysage. Certains dominent leur site d’implantation, d’autres sont plus discrets et réservés à un oeil aguerri tandis qu’une partie « s’efface » au gré de travaux peu respectueux. Le paysage par ses caractéristiques propres est aussi un témoignage de l’histoire. La plage, les dunes ou encore le polder, lieux théâtres d’évènements militaires forment le socle de l’Histoire contemporaine. 
Les épaves, les éléments du Mur de l’Atlantique, les ouvrages Séré de Rivière entre autres sont prisés des visiteurs et offrent cependant des niveaux de préservation, d’accueil et d’interprétation très variables.
La complicité entre le Grand Site et les différentes traces de l’histoire implique une valorisation itinérante et « en paysage » en opposition à une découverte se limitant aux seuls lieux d’expositions.

Le Grand Site connait une fréquentation forte sur les longs weekends et en période estivale. Lieu de détente et de pratiques multiples, il subit de nombreux désagréments sur ces périodes. 
À l’Est de Dunkerque, les 83 ha de réserve naturelle de la Dune Marchand paraissent insuffisants et les massifs dunaires se trouvent plus exposés aux conséquences négatives de la fréquentation. La fréquentation excessive des dunes bordières contribue à l’affaiblissement du couvert végétal et à la création de siffle-vent accélérant le recul de ces dunes et donc l’érosion côtière.
Le territoire est également soumis à des problématiques liées à une fréquentation excessive : dépôts sauvages des déchets, saturation des routes et des lieux de stationnement. Ces effets, néfastes pour la population, affaiblissent la qualité de l’expérience de visite.
Aussi, le projet Grand Site s’attèlera à accueillir dans de meilleures conditions et en toutes saisons, l’ensemble des visiteurs de ce territoire préservé mais vivant.

Des pratiques ancestrales perdurent sur le territoire (la pêche à pied ou la pêche à la crevette). Celles-ci peuvent être menacées par la présence d’autres usages sur les sites ou encore par le changement climatique.
L’activité agricole est encore présente malgré des pressions de plus importantes liées notamment à la consommation de terres agricoles. Elle concerne principalement de la monoculture. Le maraîchage ayant presque disparu et l’élevage est inexistant.
Cependant, des démarches liées à l’alimentation sont impulsées sur le territoire et tendent au développement d’une pratique agricole vertueuse (bio, raisonnée...) et au « consommer local ».
Il s’agit donc de maintenir l’activité agricole et d’évoluer vers une diversification des filières et des pratiques respectueuses de l’environnement

Il y a un siècle, les complexes dunaires ne constituaient quasiment qu’une seule entité géomorphologique et écologique entre Dunkerque et Nieuport, en Belgique.
Aujourd’hui, les espaces sauvegardés apparaissent comme des îlots isolés les uns des autres, avec parfois des possibilités réduites d’échanges avec les milieux naturels (plages) ou semi-naturels (plaine poldérienne) environnants (absence de corridors biologiques). D’où l’enjeu de favoriser la mise en cohérence des stratégies de protection et de gestion de part et d’autre de la frontière. Des sujets de coopération sur l’accueil du public, les démarches paysagères ou encore le développement et la connexion des mobilités douces sont à développer. Pour optimiser les actions à réaliser il est nécessaire de les prolonger non seulement sur le territoire transfrontalier mais également sur d’autres échelles et nouer ainsi des partenariats avec notamment les autres Grands Sites régionaux.

La démarche Grand Site s’appréhende par le partage de valeurs communes, de transmission d’un socle
partagé autour de la préservation des espaces naturels, d’un aménagement raisonné et du développement du territoire dans le respect de l’esprit des lieux. En tant qu’ambassadeurs et acteurs du territoire, la population locale et les élus du territoire sont la clé de réussite de ce projet de territoire ambitieux. Aussi,
ils sont associés à son élaboration : des démarches participatives, de sensibilisation et d’information ont
d’ores et déjà été amorcées sur le territoire dans la construction du projet.
La poursuite de ces démarches sur le partage des valeurs du Grand Site, associée à des temps d’échanges plus réguliers, permettra la concrétisation d’un projet partagé,coconstruit et mieux intégré des usagers.

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